• (A la demande de l'article precedent ) Voila le plan que nous avons eu en cours :

    I- Le theatre de Boulevard

    => scene de ménage
    => personnages designés par "Lui" "Elle" = personnages "types" mari jaloux, femme accusée (+autre homme) = trio traditionnel du theatre de Boulevard

    II- Une scene paradoxale

    => Tout le debut de la scene = mise en abime = theatre dans le theatre
    => Le personnage feminin a la fois acteur et spectateur de la scene offerte par son mari
    => elle predit la scene a suivre de la l34 a la l38
    => elle assure le role de metteur en scene en plaçant les objet pour son mari

    III- Exposition et action

    La peur des coups = piece breve sans actes ni scenes

    IV- Un comique de:

    a) situation

    b)gestes

    c)mots

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  • Est-ce quelqu'un pourrait publier cette lecture analytique s'il-vous-plaît, celle ci n'est présente sur aucun site internet...:s?

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  • Le sujet de Français :

    Objet d'étude : 
    L’argumentation : convaincre, persuader et délibérer 

    Le sujet comprend : 
    Texte A - Fénelon, Les Aventures de Télémaque (1699), Septième livre 
    Texte B - Montesquieu, Lettres persanes (1721), Lettre XI
    Texte C - Voltaire, Candide (1759), chapitre XXX

    ÉCRITURE 

    I – Après avoir lu attentivement les textes du corpus, vous répondrez d'abord à la question suivante (4 points) : 
    Ces textes cherchent-ils seulement à nous dépayser ou ont-ils une autre visée ? Votre réponse se fondera sur quelques exemples précis. Elle devra être organisée et synthétique. 

    II – Vous traiterez ensuite, au choix, l’un des sujets suivants (16 points) : 
    1. Commentaire 
    Vous commenterez le texte de Fénelon (texte A). 

    2. Dissertation 
    En quoi l’évocation d’un monde très éloigné du sien permet-elle de faire réfléchir le lecteur sur la réalité qui l’entoure ? 
    Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les textes du corpus, les œuvres que vous avez étudiées en classe et celles que vous avez lues. 

    3. Invention 
    Vous avez séjourné en Bétique. Déçu, vous décidez de partir. Ecrivez le discours d’adieu que vous prononcez devant les habitants.

    Le corrigé de Français, Bac ES :

    QUESTION
    Ces textes cherchent-ils seulement à nous dépayser ou ont-ils une autre visée ? Votre réponse se fondera sur quelques exemples précis. Elle devra être organisée et synthétique.

    Méthode :
    Après une courte introduction qui présente les textes, il est efficace de faire deux paragraphes : l’un discutant le dépaysement, l’autre se penchant sur l’autre visée de ces textes.
    Il fallait garder en mémoire l’objet d’étude concerné : « l’argumentation : convaincre, persuader et délibérer » afin de trouver facilement « l’autre visée ». Il s’agit évidemment d’une visée argumentative : ces textes essaient de nous convaincre !

    Pistes pour le dépaysement :
    - Textes A et B sont des « utopies » (des lieux qui n’existent pas) : la Bétique, les Troglodytes
    A opposer au texte C où l’on trouve des références réalistes « Constantinople », « oriental », « Turc ». Il est opportun de préciser, si vous le saviez, que Candide comporte également des utopies (l’Eldorado par exemple).
    - Il fallait ensuite montrer que même dans les textes utopiques on retrouve des références à un réel possible (le but des utopies étant de montrer une vision idéalisée de la société) : « La terre », « Les chemins », « Les montagnes » (texte A), la nature, les temples et troupeaux (texte B). On peut donc aisément se les imaginer car ils ressemblent à notre monde d’un point de vue du cadre de vie. Seules la morale, la philosophie et le style de vie y sont différents.

    Pistes pour la visée argumentative :
    - Présence de questions rhétoriques qui visent à convaincre le destinataire (texte A)
    - Des critiques implicites : le texte A est une critique indirecte de la société de consommation, le texte B de l’individualisme.
    - Un retour aux valeurs perdues : texte A (se recentrer sur l’essentiel), texte B (une société qui vit en osmose avec la Nature, terre nourricière, et qui partage, éloge de l’Autre), texte C (le culte du travail). 
    Il fallait veiller à citer des passages précis qui illustrent ces idées et, si possible, à analyser les citations.

     

    COMMENTAIRE

    I) UN CADRE SURPRENANT : LA BEOTIQUE
    Le lecteur est dépaysé car le texte bouscule ses références communes et ses valeurs. Pourtant certains éléments réalistes lui permettent de s’imaginer aisément l’histoire.
    - Ancrage réaliste
    - Eléments extraordinaires qui signalent que nous ne sommes pas dans le monde réel


    II) UNE DESCRIPTION ELOGIEUSE

    - Une utopie : un monde qui n’existe pas mais qui ressemble au monde réel. Le but de l’auteur est de tenter de prouver, par la fiction, qu’un monde meilleur est possible (= tentative de persuasion : appel à l’imaginaire et aux bons sentiments du lecteur)
    - Une description élogieuse de la Bétique : accumulations, champ lexical de l’abondance, modalisateurs qui signalent la perfection (« qui est toujours serein »), balancements positifs « vie simple et frugale » (le « et » a une valeur de « mais » ici).


    III) UNE CRITIQUE DU MONDE REEL
    Sous l’éloge du pays extraordinaire, il faut percevoir la critique indirecte de notre monde !

    - Une critique explicite à la fin par le biais des questions rhétoriques, la négation « aucun » / « aucune » qui oppose ce monde au monde où nous vivons. Cette critique est mise en valeur par le connecteur adversatif « Au contraire » qui tend à prouver que le mode de vie actuel (en dehors de la Bétique) est néfaste (les adjectifs péjoratifs s’enchaînent : « lâche », « jaloux », « noire envie », …).
    - Une critique implicite tout au long du texte : l’éloge de la Bétique cache une critique du monde contemporain (sous-entendue). Expl : « Ils n’estiment que ce qui sert véritablement aux besoins de l’homme » : l’insistance (restriction « que » + « véritablement ») suggère que c’est une façon particulière de faire.


    DISSERTATION

    En quoi l’évocation d’un monde très éloigné du sien permet-elle de faire réfléchir le lecteur sur la réalité qui l’entoure ?
    Vous développerez votre argumentation en vous appuyant sur les textes du corpus, les œuvres que vous avez étudiées en classe et celles que vous avez lues.
    Méthode : le sujet convie à réfléchir sur l’intérêt de la fiction comme détour pour réfléchir à notre condition. L’expression « un monde très éloigné » renvoie à la fois aux utopies (mondes inventés) et aux mondes réels éloignés (par le temps et l’espace).

    Proposition de plan :

    I) LE MONDE ELOIGNE COMME MODELE A SUIVRE

    - Le monde imaginaire puisqu’il est imaginé peut être parfait. La création d’utopies permet de forger des modèles de sociétés idéales auxquelles on peut se référer.
    - Les pays existants mais éloignés dans le temps ou/et dans l’espace ont toujours été l’objet de fantasmes plus ou moins vrais. Cela a donné lieu à des clichés, par exemple, le goût pour l’orientalisme (Candide, romans du XIXe, …). La société orientale est perçue comme positive par les occidentaux seulement parce que son mode de vie diffère du modèle occidental.
    - Le détour par la fiction, le récit imaginaire est plus plaisant pour le lecteur qui se laissera plus facilement persuadé que par un article purement argumentatif. Plaisir de l’histoire et des descriptions merveilleuses.


    II) LE MONDE ELOIGNE EST UN SUBTERFUGE POUR CRITIQUER LE MONDE ACTUEL

    - La création d’un monde utopique résulte de la conviction que le monde dans lequel on vit n’est pas satisfaisant
    - Il faut donc voir, sous l’éloge du monde utopique, la critique implicite de notre monde.


    III) LE DISCOURS OU LE REGARD DE L ETRANGER
    Finalement, ce qui est primordial n’est pas que le monde soit éloigné mais qu’un regard ou un discours étranger vienne poser un œil neuf sur nos us et coutumes. 
    Expl : Montesquieu, dans ses Lettres persanes, utilise le regard de deux persans sur Paris car ils sont les seuls à poser un regard objectif sur un pays qu’ils ne connaissent pas. Ils sont donc le relai de l’ironie de l’auteur : leur regard naïf permet de critiquer sans qu’un reproche puisse leur être fait. Si leur description est absurde est négative, c’est forcément la France qui est ainsi. Ce dispositif permet, en outre, de contourner la censure.

    Remarque : un plan en 2 parties est tout à fait acceptable !


    INVENTION
    Vous avez séjourné en Bétique. Déçu, vous décidez de partir ? Ecrivez le discours d’adieu que vous prononcez devant les habitants.

    Méthode : ce sujet fait appel à un genre bien particulier : le discours. Il ne fallait donc pas oublier les marques d’oralité puisque qu’il est destiné à être « prononcé » comme le sujet l’indique. Il fallait également penser à la visée argumentative de votre discours : vous tentez de convaincre les habitants par des arguments et des exemples précis (que vous pouviez récupérer en grande partie dans le corpus).
    Ce qu’il fallait éviter : un discours trop « écrit ». Il fallait absolument apporter une impression d’oral.

    Les contraintes que nécessitait la forme du discours :
    - Marques d’oralité (interruptions, exclamations, « Eh bien », « Ah ! » …)
    - Marques de subjectivité : Je, modalisateurs, vocabulaire péjoratif
    - Enonciation : guillemets (début/fin) qui signalent une prise de parole.
    - Argumentation : thèse, arguments, exemples précis qui montrent que vous savez utiliser le corpus.


     

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  • "Cette pièce exhale" à "tomber en pourriture" p.61 à 63

    L'enjeu du texte
    Il représente l'archétype de la méthode balzacienne dans la description.On examinera de quelle façon il impose par la force de caractéristions multiples la présence d'un ameublement qui implique un style de vie, un mode de pensée, une sensibilité et une façon d'être. Il contient et résume toute la relation du narrateur avec le monde des objets.

    I Mise en ordre de la vision
    Derrière une apparence de spontanéité et presque s'improvisation dans l'écriture, la descripion se présente comme une tentative de mise en ordre de la vision en quatre étapes:

    Un regard global est porté dans la phrase ("cette salle...figures bizarres"), une vision panoramique: teintes défraîchies et crasse, comme le fond de la toile préparé pour recevoir la figure des objets.

    Les masses significatives apparaissent ensuite ("Elle est plaquée...chaque pensionnaire"), constituées par quelques objets plus volumineux: "buffets gluants" et "une boîte à cases", en deux phrases distinctes.

    Une énumération proliférante ("Vous y verriez...se carbonise"), l'évocation d'un bric-à-brac, une profusion de vieilleries,où la vivacité du rythme évite la monotonie.

    Un commentaire dépréciatif enfin ("Pour expliquer...pourriture") sur la vétusté de cet ameublement.

    II Approche par le lexique
    Quelle est l'impression produite sur le lecteur? Il est possible de dégager deux grilles de lecture au milieu des amoncellemnts du bazar Vauquer:

    La malpropreté est l'impresssion dominante, avec un champ lexical prépondérant: "la crasse a imprimé ses couches...buffets gluants...carafes échancrée, ternies...serviettes où tachées où vineuses...la poussière se combine avec l'huile"; et aussi sur la ta table une "toile cirée assez grasse..." pour servir d'écritoire, une crasse épaisse, qui colle aux mains, le regard s'y  englue. Et encore un mobilier "pourri,tremblant,rongé", puis la misère: "elle a des taches".

    L'impression de vétusté est soutenue aussi par un lexique redondant: on a rencontré dès le début "jadis peinte", que confirme"couleur indistincte". Puis on relève "meubles indestructibes" et "détritus de la civilisation". Dans un registre plus précis on a "chaises estropiées...chauferettes misérables...charnières défaites." Après les noms de choses, le narrateur accumule des adjectifs: "vieux, crevassé, pourri, tremblant, rongé, manchot, borgne, invalide, expirant." Enfin, la dernière expression sert de point d'orgue: "elle ca tomber en pourriture".

    III Procédés rhétoriques de la description
    Tout autant que le vocabulaire, la syntaxe est ici un moyen de souligner tel ou tel effet dans la decription.

    La juxtaposition est la forme syntaxique le plus fréquente: celle des substantif(baromète,gravures,cartel,poêle,quinquets,table,chaise,pailllasso,,chauferette),puis celle des adjectifs (phrase déja citée). Ce procédé en forme d'incentaire cocasse sonne comme un catalogue de commissaire-priseur. Il produit un effet de bric-à-brac avec une sorte de jubilation.

    L'absence de structuration spatiale découle de ce système de juxtaposition: tout se côtoit au hasard en une suite arbitraire qui exprime les chocs de la laideur. Le rythme précipité de la phrase, sa démarche cahotante, ses rebonds successifs accentuent l'effet de désordre: relisez cette période de douze lignes qui s'étend de "Vous y verriez..." jusqu'à "se carbonise", et récapitulez justement tout ce qu'on y coit. Tout cela est débité d'un souffle, dans la même structure, pour dire l'étonnement de l'oeil, l'effarement face à la multiplicité anarchique du laid.

    Le grossissement hyperbolique est le signe distinctif de la description. Par exmenple: "Il s'y rencontre de ces meubles indestructibles, proscrits partout, mais placés là comme le sont les débris de la civilisations aux Incurables"; les meubles se voient dotés d'une dimension épique et fantastique conférée par la laideur: "meubles indestructibles", protégés comme un patrimoine national. Ils ont une grandeur historique, et paraissent voués à l'éternité du laid absolu. Les monstres ne meurent pas, ils sont réunis en une sorte de musée du mauvais goût.

    L'utilisation variée des ressources de la syntaxe (autre que l'énumération) évite  l'écueil de la monotonie. Le narrateur emploie de simples épithètes, "un pôle vert...des chaises estropiées...", et pas mal de participe passés. Mais le procédé dominant est celui des suordonnées relatives: " sur lesquels sont des carafes...qui sert à garder...qui sort quand il pleut...qui ôtent l'apétit...où la poussière se combine avec l'huile...qui se déroule toujours sans se perdre jamais...dont le bois se carbonise...". Apparaît aussi une consécutive:"...toile cirée assez grasse pour qu'un facétieux externe y écrive son nom..."

    La caractérisation négative va se renforçer au fil du texte: plus on avance, plus la phrase s'étoffe et la laideur s'étale  avec plus d'ampleur: pour les trois derniers objets, "une longue table", de "petis paillassons piteux" et des "chauferettes misérables", chaque proposition de prolonge comme une misère sui n'en finit pas de se désagréger. Le nom de l'objet est suivi de commentaires dépréciatifs de plus en plus lourds; il traîne ses tares après lui; les marques indélébiles de sa dégradation, comme les stigmates d'une vie ratée.

    IV Scrupules de narrateur
    Pourtant l'auteur ne veut pas céder au vertige de la description, ni perdre de vue les exigences du récit: l'histoire doit avancer.

    Le souci du lecteur. Les exigences antinomiques de la descrition et du récit arrêtent le narrateur parvenu au sommet de son expansion(de sa frénésie?) descriptive dans la cascade des neuf adjectifs, "vieux, crevassés..."etc. il constate avec regret qu, pour expliquer vraiment la vétusté du mobilier, "il faudrait en faire une description qui retarderait trop l'intérêt de cette histoire,et que les gens pressés ne pardonneraient pas". Il se voit forcé d'interrompr sa nomenclature face au lecteur impatient. Le but premier du roman n'est-il pas de raconter une histoire?

    Mais la description est réintégrée, plus éloquente que jamais, dans la phrase même, déja citée, qui en annonce la fin:"Pour expliquer combien ce mobilier est vieux...l'intérêt de cette histoire" Phrase paradoxale, en forme de prétérition, où le narrateur déclare stopper la description, mais la porte à son développement le plus oratoire et met en oeuvre d'ultimes subterfuges d'expression pour décrire mieux et plus vite:
    -Il a recours à des épithètes empruntées au corps humain, "manchot, borgne, invalide, expirant", qui accentuent le pathérique de ces choses en perdition, pitoyables comme des agonisants.
    -"Enfin", dernière salve, comme à regret de devoir s'arrêter là, il utile trois substantifs forts: "une misère économe, concentée, rapée...elle a des taches...elle va tomber en pourriture". 

    CONCLUSION
    On rappelera la fonction des descritions dans l'économie du roman, dans l'efficacité de l'intrigue.Elles constituent certes un moment statique puisque la naration est suspendue; mais elles se justifient par d'autres raisons:

    Le décor joue un rôle indirect dans l'action: sa laideur provoque une réaction de rejet chez Rastignac et décuple son appétit de réussite; A son retour de chez Mmme de Beauséant"il vint dans cette salle à manger nauséabonde où il aperçut, comme des animaux à un râtelier, les dix-huit convives...La transiton était trop brusque, le contraste trop complet pour ne pas développer outre mesure chez lui le sentiment de l'ambition."

    Un souci d'authenticité. La connaissance du lieu contribue à l'effet d'authenticité de quelques scènes importantes: les confidences amoueruses d'Eugène à victorine, l'arrestation de Vautrin. ces grands momment sonnent plus vrai à se dérouler dans cette salle à manger devenue familière.



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  • Le roman et les personnages

    Le roman est un genre littéraire qui se caractérise par sa grande liberté et sa capacité d'adaptation. Œuvre de fiction, ce récit en prose, de longueur variable, peut aborder des sujets très différents à travers des constructions et des styles tout aussi divers. Qu'il le revendique ou non, le roman, sans être forcément un « miroir », tisse des rapports étroits et complexes avec notre société. Le ou les personnages présentés expriment une vision de l'homme et du monde. Comment un roman s'échafaude-t-il ? Comment se construit un personnage romanesque ? Quelles sont les fonctions du roman ?


    1. Quelles sont les différentes modalités de la narration ?

    Le roman est un récit. Il faut distinguer l'histoire (ce qui est raconté) de la narration (la manière dont on raconte cette histoire). Il existe en effet bien des manières de relater la même histoire.
    Le narrateur
    Celui qui raconte l'histoire, le narrateur – à ne pas confondre avec l'auteur ! – peut être présent dans l'histoire comme témoin ou personnage actif. Il s'exprime alors à la première personne du singulier et peut commenter librement les événements, donner son point de vue. Le narrateur peut également être extérieur à l'histoire, celle-ci étant racontée à la troisième personne du singulier, comme si elle s'écrivait toute seule. C'est le mode de narration le plus fréquent, que l'on retrouve en particulier dans les romans balzaciens, et qui n'empêche pas certains commentaires.
    Il arrive parfois qu'il y ait plusieurs narrateurs dans un même roman (chacun donne sa version de l'histoire, par exemple dans le roman épistolaire) ou qu'un récit soit enchâssé : le narrateur premier laisse la parole à un narrateur second qui raconte à son tour une histoire.
    Le point de vue
    Lorsque le récit est raconté à la troisième personne, il est possible que le point de vue adopté varie (on peut parler de point de vue ou de focalisation).
    Lorsque les événements sont présentés à travers le regard d'un personnage et que le lecteur partage les sentiments de celui-ci, il s'agit du point de vue interne (ou focalisation interne). À l'inverse, si le personnage est présenté uniquement de l'extérieur et que nous ignorons ses sentiments ou ses pensées, cela correspond au point de vue externe (ou focalisation externe). Enfin, lorsque le lecteur a l'impression de pouvoir tout savoir des personnages, sans se limiter à la perception d'un personnage, on parle de point de vue omniscient (ou focalisation zéro).
    Le traitement du temps
    La narration s'effectue au présent ou aux temps du passé, en fonction de la position du narrateur par rapport aux événements. La narration peut particulièrement jouer sur le rythme du récit et sur l'ordre des événements racontés.
    Le narrateur peut tantôt accélérer, tantôt ralentir son récit. Il s'agit de variations significatives qui permettent de suggérer ou de mettre en valeur des éléments importants. Lorsque le récit raconte brièvement un épisode et le résume, cela correspond à un sommaire. Si le temps réel (vécu) semble coïncider avec le temps romanesque, il s'agit d'une scène. Lorsque le récit s'arrête, par exemple dans le cas de la description, on parle de pause. Enfin, il arrive qu'un événement ou toute une période soient passés sous silence : il y a alors ellipse.
    Enfin, le narrateur ne respecte pas toujours l'ordre chronologique. Il peut anticiper sur la suite des événements par le biais de la prolepse (figure de rhétorique par laquelle on réfute par avance un objet), ou au contraire faire un retour en arrière en ayant recours à l'analepse (figure de rhétorique qui consiste à faire le récit d'une action appartenant au passé).


    2. Comment un personnage se construit-il ?

    Le personnage romanesque est un être fictif, doté d'une identité, d'une famille, d'un entourage social. Il peut être présenté par le biais de descriptions qui dressent de lui un portrait physique et/ou moral, mais se définit aussi à travers ses paroles qui révèlent tant sa personnalité que sa culture et son milieu social.
    La manière dont le personnage s'exprime dans le roman est particulièrement significative. Les paroles peuvent être rapportées telles quelles au discours direct. Le narrateur peut aussi les intégrer clairement à son récit lorsqu'il les transcrit au discours indirect. Enfin, ces paroles peuvent être rapportées au discours indirect libre : le glissement du récit du narrateur aux propos du personnage devient alors presque imperceptible. Le discours indirect libre produit un effet très naturel et permet souvent au narrateur de prendre une distance ironique par rapport à son personnage.
    C'est autour du héros que se construit l'intrigue du roman. Les autres personnages peuvent se définir en fonction de leurs rapports avec lui : opposants ou adjuvants. Que ce personnage soit un héros ou un antihéros (personnage médiocre et banal), le romancier exprime à travers lui une certaine vision de l'homme et du monde. Ainsi, le roman médiéval présente ainsi des héros relativement stéréotypés incarnant des valeurs essentielles. En revanche, les romans réalistes du XIXe siècle, tout en individualisant leurs héros, font d'eux des êtres représentatifs de leur milieu social. Enfin, les romans du XXe siècle remettent souvent en question la notion figée de personnage, reflétant ainsi la complexité du monde moderne.

    3. Quelles sont les fonctions du roman ?

    Même si l'établissement de catégories pour ce qui concerne le rom an a quelque chose d'assez artificiel, on peut distinguer différents grands types de romans en fonction des buts et des effets recherchés par l'auteur.
    Certains romans privilégient avant tout l'intrigue et l'action, et cherchent par-là à divertir le lecteur, à lui permettre de s'évader. C'est le cas des romans policiers ou d'aventures, mais aussi des romans historiques. Ces derniers toutefois s'attachent évidemment à recréer une période historique, et prennent parfois la forme du roman-feuilleton, publié par épisodes (par exemple les romans d'Alexandre Dumas, très en vogue au XIXe siècle).
    D'autres romans se recentrent sur le personnage pour privilégier l'analyse de ses ressorts psychologiques et de ses sentiments (par exemple La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette), ou pour en montrer l'évolution dans sa confrontation avec la société, tout au long d'un parcours initiatique, comme c'est le cas dans les romans picaresques ou dans les romans d'éducation (par exemple Le Rouge et le Noir de Stendhal).
    Enfin, il existe également des romans qui mettent l'accent sur la société représentée au cours du récit. C'est notamment le cas des romans réalistes ou naturalistes qui tentent de décrire avec précision une époque et des catégories sociales (par exemple Balzac ou Zola), mais aussi des romans satiriques, des romans philosophiques à thèse. Ces derniers veulent provoquer une réflexion, voire une réaction, chez le lecteur et offrent souvent une critique de la société.
    Il convient toutefois de garder à l'esprit que bon nombre de romans résistent à une telle classification et peuvent réunir différents traits. Ainsi, Le Rouge et le Noir est à la fois un roman d'apprentissage et une « chronique de 1830 ».

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